Un bus différent et qualitatif
Mais au fait, c’est quoi un BHNS ?
Le bus à haut niveau de service roule vite (jusqu’à 25 km/h en moyenne, contre 15 km/h pour un bus classique). Sa fréquence est attractive (en moyenne, 5 à 10 minutes en heures pleines, moins de 15 minutes en heures creuses) avec une amplitude importante (souvent de l’aube à minuit) : les voyageurs n’ont donc pas besoin de consulter les horaires et sont assurés d’un trajet plus rapide. Ainsi, le BHNS peut transporter jusqu’à 60 000 personnes par jour, comme sur le réseau Bulles dans l’agglomération de Lens. À Istanbul, le Metrobüs qui circule sur une seule ligne de 52 km transporte même… 700 000 passagers par jour, soit autant que le RER parisien ! Doté d’un look particulier, le BHNS arbore en général un design soigné (matériaux de qualité, livrée colorée, larges baies vitrées, silhouette effilée et roues parfois masquées qui rappellent la ligne d’un tram, etc.). Il passe d’autant moins inaperçu qu’il porte souvent un petit nom : Aixpress à Aix-en-Provence, Möbius à Angoulême (évoquant le célèbre auteur de BD Moebius, mais aussi le “ruban de Möbius” à une seule face), Nemo à Amiens (ville où est mort Jules Verne)… Généralement, une voix égrène le nom des arrêts – qui sont d’ailleurs tous desservis, comme un train, un métro ou un tram. À chaque arrêt, les portes du bus s’ouvrent de plain-pied avec le trottoir tandis qu’on monte par le milieu ou par l’arrière puisque le conducteur ne vend plus de tickets. À l’intérieur, le confort est optimisé, la chaleur et la climatisation étant mieux réparties. Les passagers disposent, de plus en plus, du wifi et de prises pour leur téléphone. Enfin, le BHNS circule souvent en site propre : il jouit presque toujours de voies réservées, comme à Lorient, à Mexico ou à Téhéran. En prime, il peut avoir la priorité aux feux de circulation : les feux communiquent alors avec le véhicule et retardent leur passage au rouge pour lui éviter de ralentir. Sur certaines lignes, le BHNS peut même “couper” les ronds-points, à la manière d’un tramway : il les traverse en ligne droite, accélérant son parcours et ne ballottant plus les passagers dans les virages…
Une ville qui évolue
Tout autour du BHNS, c’est aussi la ville qui change. Qui dit bus à haut niveau de service dit stations aménagées, et non plus simples arrêts de bus : sièges nombreux, protection contre les intempéries, indication du temps d’attente, distributeur de tickets, etc. Les abords de la ligne sont souvent repensés, “de façade à façade”, avec des trottoirs plus larges, des pistes cyclables, de la végétalisation et un nouvel éclairage. Pour attirer un grand nombre de voyageurs vers le bus et stimuler le report modal, des parkings sont installés aux abords des stations. Enfin, le plan de transport en commun du territoire évolue : certaines lignes de bus classiques sont rabattues vers les stations du BHNS afin de rendre la circulation globale encore plus fluide.